en réponse à Eric Charbonnier,
lundi 31 mars 2014

 

Le Café pédagogique publie dans son expresso du 30/03/2014 les propositions d’Eric Charbonnier sur l’évaluation des enseignants, dont le souhait que les élèves contribuent à cette évaluation !

Le SNPI réagit …

Le jeu de provocations successives auquel se livrent les uns et les autres pour questionner la situation actuelle du système éducatif est un jeu gratuit, sans effet réel sur l’amélioration du service public d’éducation. Suffit-il de proposer que les élèves participent à l’évaluation des enseignants pour contribuer à faire avancer la réflexion sur la question ?

Le SNPI se préoccupe depuis longtemps de la question… sans provocation, sans illusion sur l’existence d’une solution miracle mais avec la conviction qu’il faut modifier en profondeur le modèle de l’inspection. En travaillant avec les syndicats enseignants de la FSU, en contribuant par des écrits réguliers ou des stages de formation à la réflexion des inspecteurs et des enseignants sur la question, nous avons pris le parti de contribuer à une transformation en profondeur. Pas de déclarations provocatrices mais le travail quotidien d’une organisation syndicale persuadée de l’importance d’améliorer l’évaluation pour permettre une démocratisation de la réussite scolaire.

Nous ne nourrissons aucune illusion sur les évaluations menées avec des indicateurs de surface qui ne témoignent que de l’adaptation superficielle de l’institution aux préconisations. Nous savons les pièges du « teach to test ». Nous savons les impasses des tentatives de pilotage contraintes par la production de résultats chiffrés qui ne traduisent en rien de réelles améliorations qualitatives.

Que l’évaluation doive se construire avec les équipes enseignantes, nul doute…
Que la culture professionnelle de l’inspection doive mieux réfléchir les conditions de son adéquation à l’amélioration réelle du service public d’éducation, nul doute…
Ce travail, notre organisation syndicale le mène en profondeur depuis plusieurs années. Sans provocation, sans formule-choc, sans déclarations démagogiques. Ce n’est par timidité excessive… c’est parce que nous sommes convaincus que l’amélioration du système repose sur un travail en profondeur, sur une construction progressive, sur une mise en relation des attentes et des exigences. Et tout cela ne nécessite ni déclaration tonitruante, ni simplification démagogique.

Le 31/03/2014
Paul DEVIN, secrétaire général du SNPI