C’est avec une grande émotion que nous avons appris le meurtre d’une enseignante ce matin, dans sa classe, à l’école maternelle Édouard Herriot à Albi. Le SNPI-FSU exprime sa solidarité aux parents et aux proches de la victime. Il manifeste son soutien à l’équipe enseignante, aux personnels de l’école, aux élèves et à leurs parents. Il s’associe à l’hommage qui sera rendu, ce soir, à cette enseignante devant l’Inspection Académique du Tarn.

La dernière journée de l’année scolaire aura été endeuillée par un drame atroce : le meurtre d’une jeune enseignante, dans sa classe. Il ne serait ni décent, ni raisonnable de chercher à donner à cet acte isolé et, semble-t-il dément, une signification de portée générale.

Mais il endeuille l’ensemble des personnels du service public d’éducation à un moment où la question de la violence à leur encontre constitue un obstacle récurrent à l’exercice de leurs missions.
Nous ne crierons pas avec ceux qui profitent de manière éhontée de ce drame pour demander le développement d’une politique sécuritaire ou jeter un opprobre global sur l’école. Mais la mort de cette collègue dans l’exercice de ses fonctions ne peut être banalisée comme un dramatique fait divers. Elle interroge la réalité de la vie quotidienne des personnels dont un récent rapport confirme, à nouveau, qu’ils sont nombreux à être l’objet d’agressions, de menaces et de violences.

Le drame d’Albi a été l’occasion d’une large expression de solidarités et de soutiens. Il doit conduire l’État à une volonté déterminée de protéger ses agents, de les soutenir lorsqu’ils sont victimes de violence et de conduire les politiques préventives nécessaires.

Les inspecteurs, lorsque des violences sont subies par les enseignants, doivent, au nom de l’État, contribuer à leur protection et leur soutien. Ils doivent engager les actions, qui aideront à prévenir, notamment par la formation, la radicalisation des conflits.

Les inspecteurs sont aussi les victimes de ces réactions violentes. L’État leur doit protection. Ils ne peuvent assurer leurs missions de soutien des équipes enseignantes que si cette protection est effective et n’attend pas pour inter- venir que la manifestation des conflits soit exacerbée.

Les difficultés majeures de traitement de ces situations nécessitent une grande maîtrise professionnelle. Il est de la responsabilité de l’État d’engager les actions de formation indispensables à la construction des compétences professionnelles exigées par la multiplication des conflits violents. Or, jusqu’à aujourd’hui force est de constater que cet engagement est loin d’être à la hauteur des besoins. Et l’avenir ne parait pas offrir les conditions de son développement lorsque nous constatons la réduction de la formation continue des enseignants et l’inexistence de formation pour les inspecteurs.

Puisse le drame d’Albi, faire prendre conscience de l’impérative nécessité d’une volonté déterminée qui au-delà d’une communication superficielle sur la sanctuarisation de l’école, permettra aux personnels de l’Éducation nationale d’exercer leurs missions dans le contexte apaisé qui est nécessaire à la réussite des élèves et dans la réalité d’une protection que l’État doit à ses fonctionnaires.

Les Lilas, le 06 juillet 2014