Face à l’individualisation, organiser la profession et penser collectivement le travail

jeudi 25 août 2011

 

Depuis le début du quinquennat, le service public d’éducation a subi de profondes transformations qui ne sont pas sans conséquence sur la pratique des métiers de l’encadrement en général et de l’inspection en particulier.

Ce qui a longtemps présidé à l’organisation du service public dans le modèle français se définissait en termes de missions au service de la collectivité, avec l’observance des principes républicains d’égalité de traitements des usagers et d’impartialité des agents.

Désormais, à l’instar des modèles anglo-saxons et du monde de la production, ce qui commande la gestion et l’organisation du service public est de l’ordre de la prestation de service « efficace » à coût réduit rendu à un usager-consommateur. Ceci se traduit principalement par l’introduction d’une mise en concurrence des agents (parts variables de la rémunération adossées à l’exécution d’une lettre de mission) ainsi que des établissements et unité administratives
(contrats d’objectifs, publication d’indicateurs de performances, assouplissement de la carte scolaire, dialogue de gestion).
La transformation et l’utilisation des dispositifs d’évaluation en mesure de performances immédiates, centrées sur quelques indicateurs censés être représentatifs de la production du service constitue pour sa part un mécanisme essentiel de ces réformes. Pourtant, ces indicateurs partiels sont loin de rendre compte des résultats et des effets réels de l’école.

Au SNPI-FSU, nous sommes loin d’être contre toute réforme ; c’est le sens de celles qui sont mises en place que nous combattons.
En effet, qui pourrait contester la nécessité d’une bonne gestion de l’argent public ou l’exigence d’évaluations de résultats ? Mais, il y a certainement d’autres conceptions à construire que celles qui consistent à considérer l’usager comme un consommateur individualiste, l’enseignant comme un producteur de chiffres ou de cases à cocher et l’inspecteur comme un contrôleur d’indicateurs de performance.

Deux temps forts marqueront cette rentrée scolaire. La grève intersyndicale de l’éducation du 27 septembre à laquelle le SNPI-FSU s’associe et les élections professionnelles qui se dérouleront du 13 au 20 octobre.

Michel Gonnet, secrétaire général du SNPI-FSU